Pourquoi?
- Peut-être parce que le burnout est encore un sujet tabou?
- Peut-être parce que chacun vit son burnout différemment?
- Peut-être parce que tous les accompagnants/thérapeutes n’ont pas fait de burnout (et tant mieux)?
- Peut-être parce que ceux qui l’ont vécu sont très contents d’en être sorti(e) et n’ont pas forcément envie d’en reparler? Qu’ils ont peur de replonger ou de s’y confronter à nouveau?
Je ne sais pas exactement. Loin de moins l’idée d’en rajouter, mais j’aurai aimé être informée, ou pouvoir demander à quelqu’un si c’était normal ce qui m’arrivait. Je pense que cela m’aurait aidé. Tout le monde ne vit pas toutes ces étapes, ou les vit plus ou moins intensément selon sa situation.
A quoi devez-vous vous attendre?
Vous devez vous faire à l’idée que votre arrêt de travail va durer un certain temps, on ne guérit pas en quelques jours d’arrêt, même si notre mental adorerait. Cela prend un certain temps de réaliser ce qui se passe, et d’enfin arriver à lâcher prise et à se reposer. Plusieurs jours se passent pendant lesquels on reste sous tension, en état d’alerte, comme si on ne s’autorisait pas à s’arrêter. Comme si le temps était devenu différent. Même si vous voudriez décider que vous avez accepté pour passer à l’étape suivante du processus de guérison, vous réalisez que vous ne décidez pas, que vous ne pouvez plus décider, que c’est votre corps qui a pris les commandes. C’est très déstabilisant.
Vous allez vous sentir plus mal après l’arrêt de travail qu’avant, comme si tout ce poids vous retombait sur les épaules. Vous allez peut-être un peu culpabiliser, d’avoir lâché votre poste, de ne pas avoir su vous arrêter à temps… Vous pensiez que l’arrêt allait vous aider, mais vous êtes encore plus mal. C’est très flippant. Vous allez vous demander si c’était une bonne idée de vous arrêter car vous pensiez avoir touché le fond, et vous réalisez que non, qu’il est en fait encore plus bas. Et vous vous demandez quand la descente va s’arrêter.
Vous allez être perdu(e), et ne pas savoir quoi faire, ni comment vous y prendre. Votre cerveau, qui a l’habitude de tout contrôler, va chercher à vous mettre en action, va vous pousser à peut-être postuler ailleurs, à faire du sport intensément, à trouver le/la thérapeute adéquate, à essayer plein de choses. Il ne supportera pas cet arrêt soudain facilement. Il veut vous maintenir dans l’action.
Vous allez avoir des troubles du sommeil, et du mal à vous reposer alors que c’est ce qui vous est demandé et que vous avez du temps pour. Vous allez vous sentir tiraillé intérieurement.
Le parcours sera semé d’embuches. Vous allez vous sentir incompris(e), par votre entourage, par des médecins conseils, par votre employeur, vos collègues, … De bêtes questions, pas forcément mal intentionnées, du genre « quand est-ce que tu reprends? » « Ca va mieux? » vont vous toucher fortement. Heureusement, vous ne serez pas incompris de tous, mais vous devez vous y préparer.
Toutes les phases de contrôle de votre état de santé vont être difficile à vivre, comme des épreuves, qui vous feront parfois reculer dans votre guérison. Vous devrez prouver votre état, et que vous vous soignez, car le burnout, ce n’est pas une jambe cassée, cela ne se voit pas. Vous n’avez pas d’énergie et le peu que vous aurez récupéré sera consumé par ces contrôles dont vous vous passeriez bien. Vous trouverez qu’ils ont peu de sens, et ne sont pas aidant.
Vous avancerez et vous reculerez, un pas en avant, deux pas en arrière, pour mieux réavancer ensuite.
Cela va être une longue traversée du désert.
Et puis vous allez remonter la pente…
Le burnout est un processus, qui suit un cycle avec différentes phases. A un moment donné, vous aller remonter, même si la descente a été longue, gardez l’espoir et prenez patience. Si vous voulez en savoir plus sur ce cycle, lisez le poste dédié.
Vous allez réaliser que la solution est en vous, il n’y a que vous qui pourrez vous faire remonter. Les thérapeutes pourront vous accompagner, vous guider, mais ils n’ont pas de solution miracle, de potion magique. Le Burnout se vit par la personne, et nous sommes tous différents avec des contextes de vie différents. Les accompagnements vont vous soutenir, vous aider dans cette quête.
Vous allez devoir retrouver un équilibre, pas à pas, un peu comme un funambule débutant, et tester ce qui vous convient, ce qui ne vous convient plus. Il n’y a que vous qui pourrez trouver cette nouvelle façon de fonctionner, plus à l’écoute de votre santé. Vous allez devoir apprendre à mettre vos limites, à les respecter et à les faire respecter. C’est tout un apprentissage. Et il y aura des ratés, mais vous apprendrez à retomber sur vos pattes et à rebondir.
Vous allez vous relancer professionnellement, dans l’entreprise dans laquelle vous étiez, ou ailleurs. Car les burni sont très souvent de gros bosseurs, ils n’ont pas du tout envie de rester inactif. Cette nouvelle vie professionnelle d’après, sera plus à l’écoute, plus saine pour votre santé.
Et avec du recul, vous pourrez remercier votre burnout et comprendre pourquoi vous en êtes arrivés là. Vous vous connaîtrez beaucoup mieux, et connaîtrez vos limites, celles que vous ne devez plus franchir.
Que faire si vous pensez être en burnout?
Peu importe où vous en êtes, si vous pensez être en burnout ou en pré burnout, ne pas tardez pas à consulter votre médecin traitant, qui est en première ligne et pourra vous aider à y voir plus clair. Etant votre médecin, il vous connaît et connaît votre situation de vie. Il sera le plus à même à vous aider. Il pourra vous prescrire un arrêt de travail, et vous aiguiller vers des praticiens spécialisés. Plus vous serez accompagné tôt, moins bas vous descendrez. Attendre ne ferait que vous laisser vous enfoncer plus, et la remontée n’en serait que plus longue et ardue.
N’hésitez pas à prendre contact avec des personnes qui en sont sortie, elles pourront répondre à vos questions, vous rassurer et démystifier.
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